Ukraine : "En temps de guerre, nous ferons de notre mieux pour fournir des informations".

Dans la semaine du premier anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, Dainius Radzevičius, président de l'Union des journalistes lituaniens (LŽS), partage le travail effectué en collaboration avec Sergiy Tomilenko, président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine (NUJU), et une initiative unique : le magazine "Nous sommes d'Ukraine !". Cette publication a été élaborée par des journalistes, des éditeurs, des traducteurs et des organisations médiatiques des deux pays, et la première édition a été publiée à 80 000 exemplaires. Les équipes à l'origine de ce projet de collaboration sont originaires de Vilnius, de Klaipeda et de diverses villes d'Ukraine. "L'idée principale était la coopération", a déclaré Dainius

[Translate to French:] Source : Lithuanian Union of Journalists

1. Parlez nous de la publication de "Ми з України!!" (“Nous sommes d’Ukraine!”)

Le magazine "Nous sommes d’Ukraine !" est né d'une idée très simple : au tout début de la guerre, notre syndicat a contacté Sergiy Tomilenko, un collègue et ami. Nous voulions lui demander ce que, en tant que journalistes, nous pouvions faire ensemble pour aider, et comment les journalistes pouvaient continuer à travailler en temps de guerre. À l'époque, tous les types de médias numériques étaient coupés : Sergiy, et de nombreux.euses collègues étaient confronté.e.s à un accès très limité à l'information.

 

2. Pouvez-vous nous parler de la collaboration entre le NUJU et votre syndicat ?

Sergiy et moi parlions quotidiennement. Nous voulions que des journalistes locaux participent au projet. Nous avons pensé à un exemple historique : en 1991, lorsque le bâtiment de la Maison de la presse, ici à Vilnius, a été occupé par les troupes soviétiques, des collègues russes, polonais.e.s et lituanien.ne.s se sont réuni.e.s et ont publié ensemble un journal intitulé "Lituanie libre". Ce journal était populaire. Nous avons pensé que nous pourrions utiliser cet exemple, en le transposant au XXIe siècle : revenir aux éditions papier, "démodées" ou "traditionnelles". Si toutes les plateformes numériques sont éteintes, revenons à la presse papier.  

Tout le travail effectué était bénévole. Sergiy et moi avons pensé qu'il ne fallait pas travailler aussi vite que possible, comme on le fait souvent dans le journalisme : on peut écrire des articles rapidement, mais l'idée était d'impliquer d’autres collègues que nous deux, et de travailler en collaborant et en coopérant. La première semaine de collaboration a été consacrée aux discussions et à la coordination. Nous avons parlé aux éditeurs et aux associations de médias, et nous avons pensé que le mieux était que toutes les organisations aident à collecter un peu d'argent en gage de solidarité. De petits médias, de petites imprimeries proches de la mer Baltique ont dit qu'ils pouvaient imprimer ce journal gratuitement si nécessaire. Nous avons également trouvé des imprimeries en Ukraine. Là-bas, le travail s'est fait presque en secret, car la guerre venait de commencer et nous ne savions pas ce qui allait arriver aux imprimeurs.

 

3.  Comment ont été sélectionné.e.s les journalistes écrivant pour le journal, et est-ce que certain.e.s vivent encore en Ukraine ?

Nous avons uni nos forces afin de fournir des informations sur ce qui se passait en Ukraine, et sur ce qui se passait en dehors de l'Ukraine : comment les gens réagissaient, comment la société réagissait... Nous avons décidé de constituer un groupe de personnes : nous avons invité nos collègues ukrainien.ne.s qui parlent russe, anglais, lituanien et ukrainien, car nous pensions que les informations méritaient d'être partagées dans d'autres langues, pour d'autres publics. L'une de nos premières décisions a été de nommer un rédacteur en chef en Lituanie et un autre en Ukraine. Nous avons également décidé que le nom du journal serait choisi par nos collègues ukrainien.ne.s. L'idée principale était de montrer que même en temps de guerre, nous, en tant que journalistes, ferions de notre mieux pour fournir des informations. Dès le début, les médias russophones de Lituanie ont été très réactifs pour aider leurs collègues ukrainien.ne.s, montrant ainsi qu'il s'agissait d’abord de journalisme.

 

Le journal est encore parfois publié.
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