Maroc : Les journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raissouni libérés suite à une grâce royale

Les journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raissouni, qui avaient été condamnés à des années de prison pour ce qu'ils ont toujours affirmé être de fausses accusations destinées à faire taire leur travail de journalistes, ont été libérés le 29 juillet après avoir été graciés par le Roi Mohamed VI. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), pour saluer la libération des trois journalistes et appelle les autorités marocaines à cesser leurs poursuites contre les journalistes et à défendre la liberté de la presse.

Le journaliste marocain Omar Radi serre son ami dans ses bras à sa sortie de prison à Rabat, le 29 juillet 2024. Crédit : Fadel Senna / AFP

Les journalistes ont été libérés, à la veille de la fête nationale marocaine marquant le 25e anniversaire de l'accession du Roi au trône.

Les affaires Radi, Bouachrine et Raissouni ont suivi un schéma similaire : les trois journalistes ont été reconnus coupables de crimes sexuels, qu'ils ont niés en affirmant qu'il s'agissait de mensonges à caractère politique liés à leur travail journalistique. Le 18 juillet 2023, la Cour de cassation de Rabat (la dernière cour d'appel) a rejeté les appels interjetés par les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni et a confirmé leurs peines d'emprisonnement de 6 et 5 ans, respectivement. 

Les révélations de l'enquête mondiale « Pegasus », publiées par le consortium international Forbidden Stories en 2021, accusent le Maroc d'être impliqué dans une vaste opération d'espionnage, y compris la surveillance des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni. La FIJ a exigé une enquête complète sur ces allégations, que le gouvernement marocain continue de nier.

Omar Radi, journaliste connu pour son engagement en faveur des droits de l'homme, a été poursuivi dans une double affaire d'« attentat à la pudeur avec violence et viol » et d'« espionnage ». Radi a été emprisonné pour quatre ans, à partir du 29 juillet 2020.

Souleimane Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum, est un critique bien connu de la monarchie marocaine. Il a été arrêté le 22 mai 2020 et inculpé d'« attentat à la pudeur avec violence » et d'« enlèvement ».

Taoufik Bouachrine, éditeur et rédacteur en chef du quotidien Akhbar El Youm, a été arrêté le 23 février 2018 à la suite de la publication d'éditoriaux critiques à l'égard du gouvernement marocain et condamné à 12 ans de prison.

Le SNPM a publié la déclaration suivante : « Nous considérons la grâce royale qui a inclus un groupe de journalistes et d'activistes comme un geste humanitaire significatif de la part du Roi et un message visant à renforcer le processus de réforme attendu avec des mesures qui nous permettent de restaurer le noble exercice de la profession [...] Cela devrait être l'occasion de revoir le système juridique pour défendre la profession et les professionnels à travers une protection à la fois personnelle et objective ».

Le secrétaire général adjoint de la FIJ, Tim Dawson, a déclaré : « La libération des journalistes Radi, Raissouni et Bouachrine est la bienvenue. Leurs cas étaient emblématiques de la répression persistante exercée par le Maroc à l'encontre des journalistes et des militants. Nous rappelons au gouvernement marocain ses obligations en matière de respect de la liberté de la presse et des droits des journalistes. Dans le même temps, la FIJ est préoccupée par la réaction insuffisante du gouvernement marocain quant à son implication dans l'affaire du logiciel Pegasus et réitère sa demande de réponses claires et précises sur l'espionnage des journalistes dans le pays. Nous rappelons également que plus de 300 autres journalistes sont emprisonnés dans le monde et qu'ils devraient tous être libérés et autorisés à poursuivre leur travail sans ingérence »

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