Soutenons la liberté de la presse à Gaza, déclare la FIJ

À l'approche de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) met l’accent sur Gaza, en Palestine, et condamne les meurtres de plus d'une centaine de journalistes et de professionnels des médias depuis le début de la guerre. Elle dénonce une agression prolongée contre la liberté de la presse et le « droit de savoir » du public, à l’instar des arrestations arbitraires et des intimidations. La Fédération appelle les gouvernements du monde entier, et en particulier le gouvernement israélien, à protéger la vie des journalistes et la liberté de la presse conformément à leurs obligations internationales.

Crédit: FIJ.

Le nombre de journalistes tués à Gaza est sans précédent. Au moins 109 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans la guerre de Gaza depuis le 7 octobre : 102 Palestiniens, 4 Israéliens et 3 Libanais, selon les données de la FIJ. Il s'agit de l'un des conflits les plus meurtriers pour les médias, avec une autre victime essentielle : la liberté de la presse.

Depuis que le gouvernement israélien a bloqué l'accès des civils à la bande de Gaza le 7 octobre, à la suite de l'attaque du Hamas, seuls les journalistes palestiniens basés dans l'enclave et, dans une très faible mesure, les équipes de médias internationaux intégrés à l'armée israélienne sous strictes conditions, ont pu rendre compte de la situation sur le terrain. La FIJ a demandé à plusieurs reprises à Israël de laisser la presse étrangère entrer à Gaza et de cesser d'entraver le travail des journalistes et de faire obstacle au droit du public à la liberté d'expression.

« Il est dans l’intérêt du public mondial que les journalistes locaux, mais aussi internationaux, témoignent et documentent la guerre en cours à Gaza. En prolongeant l'interdiction d'entrer dans l'enclave, on prive le monde d'une image fidèle des événements à Gaza et on porte délibérément atteinte à la liberté de la presse. C'est pourquoi, en cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous demandons au gouvernement israélien de cesser de s'en prendre aux journalistes et de porter atteinte à la liberté de la presse - des actes qui ne sont pas dignes d'une démocratie", a déclaré Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ.

Bien qu'ils aient subi des pertes terribles ou aient été eux-mêmes blessés, les journalistes locaux sont devenus les yeux et les oreilles du monde et la seule source d'information du monde sur Gaza.

La FIJ et son affilié le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS) ont travaillé en étroite collaboration pour collecter des fonds afin d'apporter une aide d'urgence aux journalistes sur place par l'intermédiaire du Fonds de sécurité de la FIJ, grâce à la solidarité exceptionnelle des syndicats de journalistes.

Les prochains efforts conjoints porteront sur la reconstruction du paysage médiatique à Gaza. Grâce au soutien de l'affilié canadien de la FIJ, Unifor, et du Syndicat norvégien des journalistes, des rédactions solidaires seront mises en place dans l’enclave.

Le PJS, qui dispose d'une antenne à Gaza, s'entretiendra avec l'armée israélienne sur les questions de sécurité afin de s'assurer que toutes les personnes autorisées à entrer dans ces rédactions sont des journalistes professionnels et d'éviter que les forces de défense israéliennes ne les prennent pour cible.

Alors que la guerre s'éternise, des fonds supplémentaires sont nécessaires pour reconstruire le paysage médiatique de Gaza et soutenir le travail des journalistes palestiniens, comme le projet des rédactions de la FIJ et du PJS. Tous les dons comptent et ils peuvent être effectués ici.

À l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la FIJ réitère son appel à l'adoption urgente d'un instrument international contraignant qui renforcera la liberté de la presse en obligeant les gouvernements à enquêter sur les attaques contre les médias et à y répondre.

Dominique Pradalié, Présidente de la FIJ, a déclaré :« Depuis l'adoption de la Déclaration de Windhoek en 1991, peu d’initiatives ont été lancées en matière de droit international ou de conventions internationales pour mieux protéger les journalistes. La liberté et la sécurité dont les journalistes ont besoin pour effectuer leur travail font défaut dans de nombreuses régions du monde. Aujourd'hui, Israël semble déterminé à faire taire les journalistes de Gaza, y compris en les prenant pour cible. Les crimes contre les journalistes ne doivent pas rester impunis. Nous demandons instamment aux gouvernements du monde entier d'exprimer publiquement leur soutien à un instrument international contraignant qui protège les journalistes. En adoptant une telle convention contre l'impunité, l'Assemblée générale des Nations unies affirmera sans équivoque que les massacres de journalistes, comme celui qui se déroule actuellement à Gaza, ne doivent pas se reproduire.”

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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