Burundi : inquiétude après l’arrestation arbitraire d’un journaliste par les autorités

Mercredi 27 juillet 2016Le journaliste burundais Jean Bigirimana est porté disparu depuis vendredi 22 juillet aux alentours de 13h. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne une arrestation arbitraire et demande un renforcement de la liberté de la presse au Burundi. Jean Bigirimana, journaliste au quotidien IWACU est père de deux enfants. Des proches du journaliste indiquent qu’il aurait été arrêté par des membres des services de renseignement burundais de la province de Muramvya.  Les autorités lui reprocheraient d’avoir effectué des trajets réguliers vers le Rwanda où il suivait une formation en journalisme. Aucun motif légal ne semble justifier cette arrestation. Le directeur de la rédaction d’Iwacu, a saisi le Conseil National de la Communication, qui s’est engagé à suivre le dossier. Sa femme a lancé un appel de détresse sur SOS Médias Burundi pour demander aux autorités de réagir suite à la disparition de son mari. Cette arrestation arbitraire s’inscrit dans un contexte général de régression de la liberté des journalistes au Burundi : le 19 avril, le sénat avait déjà validé la nouvelle loi sur la presse qui affichait clairement la volonté du gouvernement de neutraliser les médias indépendants dans le pays. Depuis, de nombreux journalistes burundais ont fui vers le Rwanda suite aux menaces et aux actes d’intimidation du gouvernement. La FIJ condamne cette arrestation qui attaque les droits fondamentaux des journalistes, et demande aux autorités burundaises d’agir dans le cadre des autorités juridiques appropriées. Le président de la FIJ Philippe Leruth déclare : « L’enlèvement de Jean Bigirimana sans motif juridique valable par les autorités burundaises est une atteinte majeure à la liberté d’expression dans le pays. Cette action illustre encore une fois la déroute du pays en matière de liberté de la presse et le danger que courent les journalistes pour continuer à exercer leur métier. La FIJ se montre solidaire envers la famille de Mr Bigirimana et l’ensemble des journalistes burundais ». Le président de l’Union des Journalistes Burundais, Alexandre Niyungeko a quant à lui déclaré : « Nous condamnons avec la dernière énergie l'enlèvement de notre confrère Jean Bigirimana. Nous tenons le gouvernement burundais responsable de cet acte ignoble et lui demandons de retrouver dans l'immédiat ce journaliste et d’assurer sa sécurité ».

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