39 ans ont passé et toujours pas de justice pour les cinq de Balibo

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s'unit à son affilié australien, l'Alliance pour les médias, le divertissement et les arts (MEAA), pour exprimer sa forte préoccupation au sujet du meurtre des cinq de Balibo. En effet, la Police fédérale australienne (AFP) n'a toujours pas demandé aux autorités indonésiennes de l'aider à poursuivre les auteurs du meurtre. Hier marquait la 39e commémoration du meurtre des journalistes australiens Brian Peters, Malcolm Rennie, Tony Stewart, Gary Cunningham et Greg Shackleton à Balibo, dans le Timor oriental. En 2009, l'AFP a annoncé qu'elle mènerait une enquête sur la mort des cinq de Balibo, considérée comme un crime de guerre. L'annonce avait été faite après que la députée du Coroner de la Nouvelle-Galles du Sud, Dorelle Pinch ait enquêté sur le décès de Brian Peters en 2007, et découvert qu'il était mort, en compagnie des autres journalistes assassinés, à Balibo, dans le Timor oriental, le 16 octobre 1975, à la suite de ses blessures, infligées par balles et/ou armes blanches durant une attaque des membres des forces spéciales indonésiennes. L'attaque avait été froidement menée par l'officier Christoforus da Silva et le capitaine Yunus Yosfiah, qui avait lui-même donné l'ordre de l'assaut pour empêcher le journaliste de révéler que les forces spéciales indonésiennes avaient participé à l'attaque de Balibo. Les circonstances ont prouvé que les ordres émanaient directement du chef des forces spéciales indonésiennes, le général-major Bennry Murdani. En 2014, on découvrait que l'AFP n'avais jamais tenté de coopérer avec l'Indonésie ni avec sa police nationale pour traquer les auteurs du massacre. Pourtant, en 2013, la MEAA avait rédigé une lettre au ministre de la Justice, Michael Keenan, et au commissaire Toney Negus pour demander des renseignements sur l'avancement de l'enquête. « L'enquête est en cours », est la seule réponse qu'ils avaient obtenue. Le Secrétaire fédéral de la MEAA, Christopher Warren, a déclaré : « En 2007, le Coroner de la Nouvelle-Galles du Sud a donné les noms des auteurs présumés du massacre des cinq de Balibo. Cinq années se sont écoulées depuis l'ouverture de l'enquête par l'AFP et elle n'a toujours donné aucun résultat. La police australienne n'a non plus jamais cherché à travailler avec les autorités indonésiennes pour poursuivre les assassins et pouvoir, enfin, les traduire en justice. Nous pouvons presque affirmer, tristement, que les auteurs du massacre de nos cinq collègues à Bilbao resteront impunis. » Il a ajouté : « L'ONU est maintenant consciente que l'impunité qui règne sur les meurtres de journalistes est un problème croissant. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité lors de sa 68e session, le 18 décembre de l'année dernière. Cette résolution historique « condamne explicitement toutes les attaques et les actes de violence contre les journalistes et les professionnels des médias, tels que la torture, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, les détentions arbitraires, ainsi que les actes d'intimidation et de harcèlement, qu'ils soient infligés pendant des périodes de conflits ou non. » Jane Worthington, directrice adjointe de la FIJ Asie-Pacifique, a déclaré : « Le délai d'action de l'AFP est très inquiétant puisqu'elle n'a toujours donné aucun résultat dans l'affaire, alors que nous célébrions, hier, la 39e commémoration du décès de nos cinq confrères. Des enquêtes ont permis de révéler les noms des responsables ; il faut maintenant agir pour garantir que justice soit finalement rendue aux cinq de Bilabo. Partout dans le monde, des journalistes sont tués sans que les auteurs ne soient jugés ; nous devons donc montrer au monde entier que ces crimes ne resteront pas impunis. Nous demandons que l'AFP et le gouvernement australien prennent les mesures nécessaires pour finalement amener les auteurs de ces crimes devant les tribunaux. »

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