Le journaliste, dont l’identité reste secrète, a travaillé pour « Panorama », la plus ancienne émission documentaire diffusée sur la BBC depuis 1953. Dans le cadre d’un épisode transmis le 1er février, le journaliste travaillait avec l’équipe du programme pour enquêter sur le rôle joué par Kinahan dans le monde de la boxe. Quatre jours plus tard, la police l’avertissait d’une menace non spécifiée contre lui.
En 2018, la justice irlandaise avait identifié Kinahan comme le chef d’un réseau international de trafic de drogue et d’armes. Il existe également des preuves, reconnues par la Cour pénale spéciale d’Irlande du Nord, qui relie son groupe criminel à des exécutions dans le cadre de conflits. Le parrain de la mafia irlandaise réside actuellement aux Émirats arabes unis.
En raison des menaces proférées, le journaliste et sa famille vivent désormais cachés, mais sont en contact permanent avec le secrétaire irlandais de la NUJ, Séamus Dooley. Lors d’un entretien, le secrétaire a précisé que le journaliste était « sain et sauf et reconnaissant pour les nombreux messages de solidarité ».
Joanna Carr, la cheffe du département de l'information a affirmé que « la BBC fixe la sécurité de ses équipes comme priorité absolue. Le journalisme joue un rôle essentiel dans une société libre. Il est honteux et insupportable que des délinquants pensent pouvoir museler les médias libres à travers l’intimidation. »
Lors d’une déclaration publiée le 5 février, la Secrétaire générale de la NUJ, Michelle Stanistreet, a affirmé : « C’est un moment difficile pour l’équipe et pour la famille. Nous leur garantissons notre soutien total. Les menaces proférées à l’encontre des journalistes, peu importe leur auteur, sont totalement inacceptables et ne peuvent être tolérées. Les responsables ne parviendront pas à leurs fins. »
Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Nous témoignons notre soutien au journaliste menacé ainsi qu’à toute l’équipe du documentaire. Nous rejetons toute forme de violence et d’intimidation envers les journalistes de la part de quiconque. »