Un important rapport sur l'éthique de la presse au Royaume-Uni a soutenu les
propositions du Syndicat national des journalistes du Royaume-Uni et d'Irlande
(NUJ) visant à attribuer aux journalistes une clause de conscience dans leurs
contrats afin de leur permettre de refuser d'effectuer des tâches qui vont à l'encontre
de l'éthique.
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et la Fédération Européenne
des Journalistes (FEJ) apportent ensemble leur soutien à ces propositions et demandent
que cette notion soit traitée en priorité lorsque des mesures seront
prises pour mettre en place de nouvelles réglementations.
Les propositions sont incluses dans le rapport de Lord Justice Leveson
(Président de la Cour d'appel) dans le cadre d'une enquête indépendante sur les
pratiques abusives dans les médias, y compris des allégations de piratage téléphonique
et d'autres pratiques criminelles.
La NUJ, membre de la FIJ et de la FEJ, avait demandé au juge de recommander de
nouvelles réglementations après l'échec de la Commission britannique des
plaintes dans le secteur de la presse à maintenir des normes élevées.
Dans son rapport, qui compte quatre volumes et 2000 pages, le juge Leveson écrit
qu'il a été "frappé par les témoignages des journalistes qui estiment
qu'ils pourraient être mis sous pression pour faire des choses contraires à
l'éthique ou allant à l'encontre du code de déontologie. [Il] suggère donc que
le nouvel organisme indépendant d'autoréglementation mette en place une ligne téléphonique
permettant de donner des alertes et qu'il encourage ses membres à s'assurer que
les contrats des journalistes incluent une clause de conscience les protégeant
en cas de refus. "
Jim Boumelha, Président de la FIJ et membre de la NUJ s'est réjoui du soutien apporté
à la clause de conscience par le juge: «Le témoignage de la NUJ lors de
l'enquête a mis en avant les pressions énormes auxquelles sont confrontés de
nombreux journalistes. Trop souvent, les journalistes doivent choisir entre entreprendre
un travail qui les met mal à l'aise ou faire face à la perspective de perdre
leur emploi. Le pouvoir est aux mains des propriétaires et des rédacteurs en
chef. Si nous voulons que les journalistes défendent un journalisme éthique,
ils doivent pouvoir appliquer le code de conduite de leur syndicat en toute
confiance et doivent pouvoir dire non sans la crainte d'une procédure
disciplinaire. "
« J'exhorte le nouvel organisme de réglementation à prendre ces éléments
du rapport Leveson très au sérieux », a ajouté M. Boumelha.
Les clauses de conscience sont déjà la norme dans de nombreuses conventions
collectives en Europe. Le Président de la FEJ, Arne König, a ajouté: «Je tiens
à féliciter la NUJ pour avoir remporté une victoire importante dans sa campagne
pour une clause de conscience. Suite à cette recommandation des plus claires,
nous exhortons les entreprises de médias à négocier avec la NUJ afin de mettre
en place des dispositions qui aideront les journalistes à travailler dans le
cadre de normes éthiques élevées. "
Pour plus d'information, veuillez
contacter la FIJ au +32 2 235 2207
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