Six jours après l’attaque de l’Ukraine par les troupes russes, le procureur général de Russie a ordonné à l’organisme de surveillance des médias du pays de leur « restreindre l’accès » après qu’ils aient été accusés de publier des « informations incitant à l’activité extrémiste et à la violence » et des « informations sciemment fausses sur les actions des militaires russes » en Ukraine.
Les autorités russes exercent une pression de plus en plus forte sur les journalistes qui couvrent le conflit en Ukraine. Le vendredi 4 mars, la Douma d’État étudiera un projet de loi prévoyant des sanctions pénales pour les fausses déclarations concernant les opérations militaires russes.
Le président de la commission de la sécurité et de la lutte contre la corruption de la Douma d’État, Vasily Piskaryov, a déclaré le 28 février que le projet de loi était en cours d’élaboration et a ajouté que ces crimes seraient passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 15 ans.
En outre, des dizaines de journalistes et de médias indépendants — dont Dozhd TV — ont été qualifiés d’« agents étrangers » par les autorités, un terme rappelant l’ère soviétique, ce qui les oblige à révéler leurs sources de revenus et à apposer un label sur leurs publications — y compris les messages sur les réseaux sociaux — sous peine d’amende.
Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Les mesures restrictives prises à l’encontre des médias indépendants russes constituent une nouvelle tentative du Kremlin de limiter l’accès à une information libre sur le territoire russe. Nous condamnons cette censure ».