Durant la nuit du jeudi 10 février, le journaliste Heber López Vázquez a été abattu de plusieurs balles dans son studio d’enregistrement situé dans la ville de Salina Cruz, dans l’État d’Oaxaca. Les auteurs présumés ont été identifiés par la police quelques minutes après l’attaque et ont été poursuivis jusqu’à être appréhendés. Bien que les résultats de l’enquête concernant ces deux personnes ne soient pas encore communiqués, il est important que soit appliqué le protocole d’enquête sur les crimes contre la liberté d’expression et que leur travail de journaliste soit considéré comme facteur important dans leur assassinat. Il s’agit du deuxième attentat à Oaxaca, État où un autre journaliste avait récemment été assassiné.
López Vázquez, 39 ans, était le directeur de Noticias Web dans l’État d’Oaxaca. L’existence de menaces à son encontre n’a pas encore été confirmée, mais cette information est en cours de vérification, comme le prétendent certains médias. Dans un communiqué, le Syndicat national des rédacteurs de presse (SNRP), organisation affiliée à la Fédération internationale des journalistes, exprime son indignation et sa répugnance « pour ce meurtre d’un collègue, et exige avec la plus grande fermeté et la plus grande urgence que le gouvernement du président Andrés Manuel Lopez Obrador assume sa responsabilité consistant à garantir la vie des citoyens du Mexique ». Il ajoute également qu’« il est inadmissible que, par oubli, par indolence et par incapacité, les administrations fédérales et étatiques n’assument pas leur responsabilité politique et gouvernementale visant à garantir les droits et les garanties des populations au Mexique. Nous exigeons que cette affaire et tous les crimes commis au cours de ces six dernières années et des précédentes soient rapidement élucidés ».
Ce crime, qui vient s’ajouter à ceux de José Luis Gamboa, Margarito Martínez Esquivel, Lourdes Maldonado et Roberto Toledo, porte à cinq le nombre de meurtres de journalistes commis au Mexique durant le premier mois et demi de 2022. Quelques jours auparavant, Marco Ernesto Islas Flores, fils et neveu de journalistes, également actif dans la profession jusqu’en 2019, année où il s’est retiré pour des raisons personnelles, a également été assassiné.
La Fédération internationale des journalistes condamne ce nouvel acte de violence qui coûte une nouvelle fois la vie à un journaliste, et adhère aux revendications exprimées par le SNRP. Elle souligne également que cette vague de meurtres lancée en 2022 représente non seulement une menace pour le droit à la liberté d’expression, mais aussi un danger pour la démocratie, étant donné qu’une société qui ne reçoit pas d’informations ne peut prendre de décisions souveraines. Il convient de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette situation et garantir la sécurité des journalistes au Mexique. De telles décisions ne peuvent attendre, la vie des journalistes de tout le pays en dépend