La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a
soutenu aujourd'hui l'appel lancé par la Fédération des Journalistes Africains (FAJ) et l'Association
des Journalistes de l'Afrique de l'Est (EAJA) pour la libération du journaliste
Jean Claude Kavumbagu, dont le procès pour trahison et propos diffamatoires à
l'endroit des forces de défense et de sécurité a s'est tenu en public pour la première fois le mercredi 13 avril
dans la capitale, Bujumbura. Le procureur demande la réclusion à perpétuité si
le journaliste est reconnu coupable, mais ce dernier nie toutes les accusations.
Les accusations
contre Kavumbagu, directeur de l'agence en ligne Net Press, font suite à
un article qu'il a publié le 12 Juillet 2010 au sujet de l'état de préparation
des forces de sécurité burundaises pour protéger le pays contre les attaques
éventuelles de la milice somalienne, Al Shabaab, qui avait frappé la capitale
ougandaise, Kampala, au début du mois de Juillet dernier. L'Ouganda et le Burundi ont
envoyé des troupes en Somalie dans le cadre de la mission de maintien de la paix
de l'Union africaine dans ce pays.
Au cours de l'audience d'hier, les avocats de la défense
a déclaré au tribunal que l'accusation de trahison n'a aucun fondement,
puisque, comme il est prévu par la Constitution du pays, le Burundi n'a jamais
déclaré qu'il était en guerre, chose qui est faite uniquement par le Président
de la République. Ils ont également rejeté les motifs de la diffamation,
affirmant que l'infraction ne s'applique pas aux organismes publics tels que l'armée
ou les forces de sécurité.
« Il est dores et déjà manifestement évident que les accusations portées contre Kavumbagu
n'ont ni substance ni crédibilité et doivent être rejetées sans tarder », a déclaré
Omar Faruk Osman, le président de la FAJ. «Rien ne peut compenser sa souffrance et la privation de sa liberté
pendant neuf longs mois, mais notre
collègue n'a rien à répondre devant la justice et doit plutôt être libéré immédiatement».
La FIJ estime que la poursuite contre ce journaliste a
montré que la justice au Burundi manque d'indépendance et que les autorités burundaises
doivent prendre d'urgence des mesures correctives pour éviter de jeter le
discrédit sur le pays.
«Ces poursuites judiciaires contre Jean Claude Kavumbagu relèvent
de la manipulation pure et simple de la justice dans
le but d'infliger un châtiment sévère à notre collègue. C'est une honte qui pour la justice qui montre l'intention des autorités burundaises de
punir le journaliste sans preuves tangibles, ce qui constitue une violation de la liberté de la presse et
d'expression ", a déclaré Jim Boumelha, le président de la FIJ.
La FIJ soutient la campagne menée par son groupe africain,
la FAJ et l'organisation régionale EAJA
pour obtenir la justice et la libération
de Kavumbagu.
"La poursuite de Jean Claude Kavumbagu est un déni
flagrant de son droit de la liberté de la presse pour des considérations
politiques", a déclaré le Dr Ahmed Idris Muheldin, président de l'EAJA.
"Cela doit cesser et nous sommes déterminés à obtenir gain de cause et la liberté pour notre collègue."
Pour plus d'information, contacter la FIJ au : +221 33 867 95 86/87
La FIJ représente plus de 600,000 journalistes dans 131 pays
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