La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et les organisations américaines des journalistes ont aujourd'hui salué la décision de l'armée des États-Unis de mettre fin aux enquêtes sur les journalistes qui couvrent la guerre en Afghanistan afin de déterminer s'ils sont partisans de la cause américaine.
Selon l'agence de presse Reuters, l'armée américaine va résilier le contrat octroyé à une entreprise de relations publiques dont la tâche avait été sérieusement critiquée. En effet, cette dernière enquêtait sur les journalistes en Afghanistan et classait leurs reportages selon qu'ils soient « favorables», « neutres » ou « négatif s».
La FIJ et ses affiliés aux Etats-Unis, la Fédération américaine des artistes de radio et télévision (AFTRA) et la Newspaper Guild-CWA (TNG) ont critiqué la semaine dernière l'octroi d'un contrat de 1.5 million de dollars au Groupe Rendon, une entreprise controversée de relations publiques, dans le but d' examiner les demandes de journalistes souhaitant être intégrés dans les unités de l'armée américaine en Afghanistan.
Ce contrat, dont l'existence a été révélée pour la première fois dans le journal financé par le Pentagone mais jouissant d'une indépendance éditoriale, le Stars and Stripes, va être résilié. Le journal indiquait que l' évaluation des journalistes incluait des suggestions sur la façon de « neutraliser » les informations négatives et d' encourager une couverture favorable des opérations .
Les commandants américains ont nié avoir utilisé ces informations à l'encontre des journalistes mais le Secrétaire général de la FIJ, Aidan White, a condamné vigoureusement la procédure qui, elon lui, « porte à croire que l'armée américaine s'intéresse plus à la propagande qu'à un reportage honnête ».
La FIJ s'est toutefois félicitée de la décision annoncée aujourd'hui, invitant l'armée à protéger les journalistes qui couvrent la guerre sans s'ingérer dans leur travail.
« Il s'agit d'une victoire pour la liberté de la presse et du journalisme de qualité », a ajouté M. White. « Elle démontre l'importance d'éviter toute tentative d' ingérence dans le travail des médias. C'est aussi un message salutaire à envoyer en Afghanistan où le combat pour la démocratie n'est pas encore gagné ».
Pour plus d'information, veuillez appeler la FIJ au + 32 2 235 22 07
La FIJ représente environ 600.000 journalistes dans 123 pays du monde