La FIJ dénonce l’inculpation et l’incarcération d’un journaliste au Mali

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a vigoureusement dénoncé aujourd’hui l’incarcération d’un journaliste accusé de diffusion de fausse nouvelle et d'incitation à la désobéissance au Mali.

 

Selon la Maison de la Presse à Bamako, une fédération de plusieurs associations professionnelles des médias,  le journaliste Boukary Daou, directeur de publication du quotidien Le Républicain,  a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la prison civile de Bamako le lundi 18 mars 2013.

 

« Cette décision très choquante témoigne définitivement de la dégradation générale de la liberté de la presse au Mali en ces moments où ce pays a besoin de cohésion sociale et de paix. L’incarcération du journaliste Boukary Daou ne se justifie pas car nous estimons qu’il n’a fait que son travail », a déclaré Gabriel Baglo, directeur pour l’Afrique de la FIJ.

 

 Boukary Daou  a été arrêté le 6 mars dernier dans les locaux de son journal par des hommes de la sécurité d'Etat, à cause de la publication d’une lettre ouverte de soldats maliens combattant contre des islamistes armés dans le nord du pays. La lettre ouverte dénonçait les avantages accordés au capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien putschiste, investit président du « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité » depuis le 13 février 2013. En cette nouvelle qualité, Sanogo devra avoir un salaire mensuel de près de 6000 Euros, environ 4 millions en monnaie locale au Mali. Le procès de Daou est prévu pour le 16 avril prochain.

 

La FIJ constate que les appels au dialogue entre les autorités et les médias n’ont pas reçu d’échos favorables. Elle tient pour responsables les autorités de toute dégradation de la santé et de la sécurité physique du journaliste. « La place de Daou n’est pas en prison. Les autorités seront responsables de tout ce qui pourrait nuire à sa sécurité et à sa santé », a averti Baglo.  

 

L’arrivée des putschistes a entrainé une détérioration grave de la liberté de la presse au Mali. Plusieurs journalistes ont été victimes d’intimidations et d’attaques injustifiées. L'arrestation de Boukary Daou avait suscité pendant trois jours la semaine dernière une opération presse morte que la FIJ avait soutenue. « Nous appelons à la mobilisation générale des journalistes africains, des organisations des médias et de défense des droits humains pour obtenir la libération de ce journaliste qui estime avoir fait son travail de citoyen en cette période délicate pour son pays », a conclu Gabriel Baglo.

 

Pour plus d’information, veuillez contacter la FIJ au : + 221 33 867 95 86

La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays du monde