La Fédération Internationale des
Journalistes (FIJ) a dénoncé aujourd'hui le revers infligé à la liberté de la
presse au Maroc suite à l'emprisonnement de Rachif Nini, directeur du journal Al-Massae, à cause des articles publiés dans son journal
sur la corruption, les services de sécurité et l'abus de pouvoir dans le
royaume.
Le journaliste, qui a été arrêté le 28
avril et a subi une série d'interrogatoires avant son inculpation doit comparaitre aujourd'hui devant le Tribunal de
première instance de Casablanca où il est poursuivi pour « jeter du discrédit sur une décision de
justice, tenter d'influencer la justice et évoquer des faits incriminés non
avérés ».
« L'affaire
de Nini représente un revers cinglant porté à la liberté de la presse au
Maroc », a déploré Jim Boumelha, le président de la FIJ. « Les
avancées remarquables enregistrées la presse marocaine ces dernières années grâce
aux initiatives de notre syndicat sont compromises par ces récentes tentatives
d'intimider et de museler la presse à travers des procès d'intention ».
La FIJ soutien son syndicat marocain,
le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui a lancé un appel aux autorités marocaines en
faveur de la libération de Nini ainsi que pour le respect des droits des
journalistes par les autorités judiciaires marocaines.
La Fédération s'associe aussi aux
efforts déployés par le SNPM et à toutes
ses positions pour interpeler le pouvoir sur le risque de la dérive autoritaire
que représente la détention des journalistes.
Selon SNPM, les mesures prises à
l'encontre du directeur d'Al Massae « n'ont
aucun fondement juridique, étant donné que les faits qui lui sont reprochés
concernent la publication d'articles de journal et donc relèvent de l'exercice
de son droit d'opinion et de la liberté de la presse ». Le SNPM indique
également que l'inculpation de Nini est de nature à remettre en question
l'engagement du gouvernement à procéder aux changements politiques récemment
annoncés par le pouvoir marocain.
«La détention du directeur d'Al Massae constitue
un recul et un retour en arrière au moment où la société attend un changement
radical dans le domaine du respect des libertés et la réforme du code de la presse »,
a déclaré Le premier vice- président de la FIJ, Younes Mjahed et président du
SNPM. « « A quoi va servir la révision de ce code si le parquet
continue à utiliser la code pénal comme dans le cas Nini pour justifier la
détention? »
Pour
tout renseignement complémentaire, veuillez contacter la FIJ au : +32 2
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