La FIJ Dénonce la Peine de 15 ans contre Un Journaliste au Moment où le Cameroun Organise les Etats Généraux de la Presse

 

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a dénoncé aujourd’hui la condamnation de trois journalistes dont un à 15 ans de prison.

 

« Les peines infligées à nos collègues sont lourdes et ne participent pas à faciliter les relations déjà difficiles entre la presse et le pouvoir au Cameroun. Nous appelons les autorités à revenir sur cette décision  », a déclaré Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ.

 

Selon le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), un affilié de la FIJ, le journaliste Nko’o Mvondo Simon Hervé, reporter à l’hebdomadaire Bebela, absent du pays, a été condamné par la chambre criminelle du Tribunal de grande instance du Mfoundi (Yaoundé)  à une peine de 15 ans d’emprisonnement ferme le 3 décembre dernier.

 

 Le même jour,  Mintya Meka Harris Robert, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Devoir et  Sabouang Yen Serges, directeur de publication du bimensuel La Nation, ont également  été condamnés à  deux  ans de prison avec sursis et à payer solidairement la somme de 119.421 FCFA  (plus de 210 Euros) sous peine de contrainte par corps. 

 

Ces trois journalistes étaient poursuivis pour «contrefaçon de signature, des marques et imprimés en coaction», selon toujours le SNJC.  

 

  Les autorités leur reprochaient d'avoir imité la signature du secrétaire général à la présidence, Laurent Esso, sur un "faux document".    Depuis le déclenchement de l'affaire, M. Nko'o est en fuite. Les deux autres ont participé aux précédentes audiences, niant les faits qui leurs sont imputés. 

 

 Les condamnés et un autre journaliste, Germain Cyril Ngota Ngota (Bibi Ngota), avaient été arrêtés en février 2010. M. Nko'o avait réussi à s'enfuir alors que les trois autres avaient été écroués à la prison Kondengui de Yaoundé. Bibi Ngota est mort en détention le 22 avril 2010. Par la suite, Sabouang et Mintya avaient bénéficié d'une mise en liberté provisoire.

                                                                            

« Tout en appelant la corporation à plus de professionnalisme dans la collecte et le traitement de l’information, le SNJC s’insurge contre un déni de droit qui n’honore par le Cameroun. Il exige l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’arrestation, la détention et la torture de Mintya Meka Harris Robert, Sabouang Yen Serges, Nko’o Mvondo Simon Hervé et Ngota Ngota Germain Cyril », déclare Félix Ebolé Bola, Président national du SNJC.

 

Des journalistes camerounais ont manifesté aujourd’hui 5 Décembre 2012  devant le Palais des Congrès contre la tenue à Yaoundé des Etats généraux de la communication (EGC) pour dénoncer le "musellement de la presse".   "Nous avons décidé de rester vigilants par rapport à ce qui se passe pendant et après les Etats généraux parce que nous avons l'impression que le ministère de la Communication qui organise les Etats généraux a un agenda caché", a affirmé à l’AFP Félix Cyriaque Ebolé Bola, président du SNJC à l'origine de la manifestation.

 "Nous réclamons la fin de la mauvaise presse qui est suscitée et financée par les membres du gouvernement", a ajouté M. Ebolé Bola. 

Pour plus d’information veuillez contacter la FIJ au +221 33 867 95 86/87

La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays