La Fédération
Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd'hui saisi le Premier ministre
tunisien, Mohammed Ghannouchi, pour
lui demander de libérer le journaliste Fahem Boukadous qui purge une peine de
quatre ans et souffre d'une crise sévère d'asthme.
Dans une lettre adressée
au Premier ministre Ghannouchi, chef du gouvernement tunisien après la fuite précipitée du président Ben
Ali vendredi dernier, la FIJ a fait état d'informations attestant que l'état de
santé du journaliste qui souffre de l'asthme se détériore et qu'il a besoin de soins
médicaux urgents.
" Nous vous
demandons, Excellence, de libérer ce journaliste pour lui sauver la vie", selon
la lettre signée par le président de la FIJ Jim Boumelha et le premier
Vice-président, M'jahed Younes.
La situation critique
du journaliste a été confirmée aujourd'hui par son épouse «
Actuellement, son épouse estime que sa libération est une urgence non seulement
pour des raisons politiques et de justice mais aussi pour simple motif
humanitaire. C'est une question de vie ou de mort », a déclaré Aidan
White, Secrétaire général de la FIJ.
La lettre de la FIJ se
réfère aux récentes déclarations du gouvernement tunisien quant à son
attachement à la liberté de la presse et rappelle au Premier ministre qu'un
appel précédent du 13 octobre 2010 à l'ancien président Ben Ali était resté
sans suite.
« Vu le cours des
événements politiques en Tunisie et votre promesse de respecter la liberté de
la presse et les droits de l'Homme, nous vous demandons vivement d'ordonner la
libération immédiate de Boukadous », indique la lettre de la FIJ.
Fahem Boukadous, correspondant de la chaîne
satellitaire Al-hiwar Ettounsi (le dialogue tunisien), a été condamné à quatre
ans de prison ferme l'année passée et la cour d'appel a entériné cette
condamnation en juillet dernier. Il avait été poursuivi suite à son reportage sur des manifestations contre la corruption et le
chômage qui sont déroulées dans la ville minière de Gafsa en 2008. Tous ses
co-accusés et participants présumés aux manifestations ont été relâchés.
La FIJ a aussi lancé un appel au nouveau
gouvernement instauré en Tunisie pour demander que les forces de l'ordre assurent
la protection des journalistes qui couvrent les événements dans la crise
actuelle. Cet appel intervient suite à la mort de Lucas Mebrouk, un photographe
franco- allemand qui est décédé dimanche après deux jours de coma. Il avait été
blessé par un tir de gaz lacrymogène qui l'a
atteint à la tête vendredi pendant les affrontements entre manifestants et
forces de l'ordre dans la capitale, Tunis, selon la presse.
Pour des renseignements
complémentaires, merci d'appeler la FIJ au + 32 2 2352207
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