La FIJ Condamne Vigoureusement la Prison à Vie Contre un Journaliste au Burundi

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a vigoureusement condamné aujourd’hui, le verdict de prison à vie rendu par la Haute Cour de la province de Cankuzo au Burundi contre Hassan Ruvakiki, un journaliste de la radio Bonesha et correspondant de Radio France Internationale.

Selon l’Union des Journalistes du Burundi (UJB), un affilié de la FIJ, la Cour  a déclaré le journaliste coupable de « terrorisme » en se basant sur les accusations brandies contre lui, après avoir  interviewé et diffusé  l’interview d’un leader rebelle.

« C’est une décision très choquante qui n’a aucune base légale, notre collègue est victime d’une flagrante erreur judiciaire », a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Hassan Ruvakiki ne s’est jamais illustré par des actes illégaux destinés à mettre en danger la vie de citoyens burundais en diffusant l’interview qu’il a réalisée. Il n’a fait qu’exercer son devoir professionnel basé sur le droit à l’information des citoyens. Il ne peut donc pas être condamné sur la base de ces fausses accusations de terrorisme », a ajouté Baglo.

La FIJ avait rejeté les accusations contre Hassan Ruvakiki qu’elle avait considéré de gratuites,  et déclaré que son procès a été gâché par de profonds vices de forme sans aucune garantie suffisante du droit.

« Du début à la fin, toute la procédure a été un simulacre de justice avec le seul objectif d’intimider les médias indépendants au Burundi », a ajouté Baglo.

L’UJB a également condamné le verdict, en estimant que le juge n’a pas pris en compte les arguments de la défense.

« Nous croyons qu’il n’y a aucune preuve à retenir contre notre collègue, et sommes déçus  par le verdict rendu par la Cour », a déclaré Alexandre Niyungeko, Président de l’Union des Journalistes du Burundi  (UJB). « Nous allons interjeter appel pour que la Cour d’Appel casse le verdict et libère Hassan ».

Le verdict de la Cour a également été critiqué par le Secrétaire Général de l’Association des Journalistes d’Afrique de l’Est (EAJA), Omar Faruk Osman qui le décrit comme « un coup cruel contre la liberté de la presse dans la région ». « L’arrestation et le procès de Ruvakiki ont une motivation politique. Le verdict est un grand affront à la liberté de la presse », a ajouté Osman.

Ruvakiki a été arrêté en Novembre 2011 par les forces de sécurité après une interview qu’il a réalisée en Tanzanie avec un opposant au Président Pierre Nkurunziza.  

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