La FIJ condamne les propos « dangereux » du Ministre de l’Intérieur du Burundi

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a crié aujourd’hui son indignation devant une récente déclaration du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité du Burundi encourageant les violences de la police sur les journalistes.

Différents médias locaux ont relayé mardi les propos du général ministre Evariste Ndayishimiye, tenus dimanche à Rumonge (Sud-Ouest). Il aurait notamment déclaré que le président burundais Pierre NKURUNZIZA va « récompenser » le policier responsable de la séquestration d’une vingtaine de journalistes le 17 avril chez un député de Bujumbura. « J’ai dit aux journalistes que si des policiers vous disent “ne dépassez pas cette ligne” et que vous le faites, ils ont l’autorisation de vous frapper », aurait-t-il poursuivi.

« De tels propos venant d’un ministre de la sécurité sont d’une extrême gravité puisqu’ils encouragent les policiers à séquestrer les journalistes, ce qui est très dangereux et peut avoir des conséquences négatives sur le processus de reconstruction du pays, chose que le Ministre Ndayishimiye ne semble pas réaliser » a déclaré Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la FIJ.
M. Baglo a ajouté que « le Président Pierre Nkurunziza doit par une action vigoureuse se démarquer de cette volonté manifeste d’intimider les journalistes et étouffer la démocratie naissante dans le pays ».

Rappel : Le lundi Avril 2006, Alors qu’ils participaient à une conférence de presse donnée par le député Matthias Basabose dans sa résidence, une trentaine de journalistes y ont été maintenus contre leur gré pendant près de 7 heures.
Une cinquantaine de policiers, armés de fusils mitrailleurs, ont encerclé la maison de M. Basabose, et ont annoncé aux journalistes qu'ils avaient reçu des ordres de la police présidentielle d' « empêcher quiconque de sortir ». Sans recevoir d’explication, les journalistes n’ont été libérés que vers 23 heures locales, au bout de plus de 7 heures de séquestration.
Le député Matthias Basabose a organisé cette conférence de presse après avoir été exclu du parti présidentiel, le CNDD-FDD, le (Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie). M. Basabose avait accusé le CNDD-FDD de s'immiscer dans les affaires judiciaires et de décider de l'attribution des marchés publics pour renflouer ses caisses.

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