La Fédération
Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné l'arrestation des organisateurs
de la manifestation marquant le 10ème anniversaire de l'assassinat du
journaliste d'investigation, Norbert Zongo, au Burkina
Faso.
Le samedi dernier, la
coalition contre l'impunité a organisé une grande manifestation dans la
capitale, Ouagadougou, réclamant la justice pour Norbert Zongo, dix ans après
son assassinat. Elle a par la suite rebaptisé l'avenue de la Nation, avenue
Norbert Zongo. A la suite de cette manifestation, quatre dirigeants de la
coalition contre l'impunité ont été arrêtés, entendus par la gendarmerie avant
d'être remis en liberté. Chrysogone Zougmoré, président de la coalition, Tolé
Sagnon, vice-président, Bénéwendé Sankara et Jean Claude MEDA ont été
interrogés au sujet de la manifestation et de la nouvelle appellation de l'avenue
de la nation.
« Nous considérons
ces arrestations par les autorités de Burkina comme un acte d'intimidation visant
à empêcher l'enquête devant faire la lumière sur l'assassinat de Norbert que
Zongo », a indiqué Gabriel Baglo, directeur du bureau d'IFJ Afrique. « Le
Président Blaise Compaoré doit montrer sa bonne volonté pour enquêter sur
l'assassinat de Norbert Zongo et mettre un terme à l'impunité au Burkina Faso».
Nobert Zongo, journaliste
et directeur de publication de l'hebdomadaire L'Indépendant a été retrouvé mort
le 13 décembre 1998 et son corps avec trois autres amis carbonisés dans sa
voiture à Sapouy, une ville située à 100 kilomètres au sud de la capitale
Ouagadougou. Zongo enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur du frère
du président de la République. David serait mort des mauvais traitements infligés
par la garde présidentielle après son arrestation pour avoir volé l'argent de son employeur, François Compaoré.
« La manifestation a
rassemblé des milliers de citoyens réclamant la fin de l'impunité au Burkina Faso et les autorités se sont senties embarrassées.
Ceci explique notre arrestation et libération mais nous devons être vigilants parce
que le commandant de la gendarmerie, le colonel Martin Zambo Zongo qui nous a
interrogés en présence de ses deux collaborateurs va faire son rapport à ses
supérieurs et nous ne savons pas que ce qui va se passer après », a dit Jean
Claude MEDA, un des dirigeants de la coalition et président de l'association de
journalistes de Burkina Faso, AJB.
La FIJ appelle le
gouvernement du Burkina Faso à mettre
fin à tout harcèlement contre les protestataires, à garantir un processus
juridique impartial dans l'assassinat de Norbert Zongo et à mettre un terme à
l'impunité au Burkina Faso.
Pour
plus d'information contacter la FIJ à +221 33 842 01 43
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