La FIJ condamne la suspension d’un journaliste en RD Congo

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui la suspension de Désiré Kyakwima, journaliste de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), pour avoir posé une question jugée impertinente par les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC).

 

« Nous demandons aux autorités Congolaise de rétablir sans délai ce collègue brimé dans ses droits. Cette décision de la RTNC est une atteinte grave à l’indépendance éditoriale du journaliste du service public», a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ.

 

Selon le Syndicat National des Professionnels de la Presse (SNPP), un affilié de la FIJ, lors de la conférence de presse animée par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda à Kigali, la capitale du Rwanda, Désiré Kyakwima a posé à la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, une question concernant une éventuelle médiation du Rwanda dans les combats qui opposent les forces armées de la RDC (FARDC) au  groupe armé M 23 à l’est du pays.

 

Aussitôt après la conférence de presse, Kyakwima a reçu des menaces d’un agent du gouvernement congolais qui a juré d’obtenir sa révocation de la RTNC. A son retour au poste à Bukavu au sud-est du pays, Désiré Kyakwima a reçu la lettre du Directeur de la RTNC/Sud-Kivu le suspendant pour une durée de 15 jours avec privation de salaire. Il lui est reproché d’avoir posé une question qui a « perturbé le climat dans les relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC et d’avoir attribué au ministre de la communication et des médias des propos qu’il n’a pas tenus».

 

« Il s’agit d’une négation de la justice, dans la mesure où, contrairement à la procédure requise, le journaliste n’a pas eu la possibilité de se défendre. Le SNPP exige  le rétablissement du journaliste dans ses droits à la RTNC», a déclaré Stanis Nkundiye, Secrétaire Général du SNPP.

 

« Depuis les élections de novembre dernier, et malgré la ‘ Révolution de la Modernité ’ proclamée à cor et à cri par le Gouvernement à la veille de la conférence de l’Organisation Internationale de la Francophone (OIF) en octobre 2012, la RDC devient de plus en plus un pays de non droit et de violations des droits fondamentaux des journalistes et des citoyens dans l’impunité totale », a ajouté M. Baglo.

 

  

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