La FIJ appelle le Tchad à abandonner les charges contre un directeur de publication

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd'hui la détention du directeur de publication d’un journal au Tchad, qui a été illégalement détenus par les autorités pendant quatre jours en raison d'un article qu'il a écrit accusant le Président de purification ethnique, et a appelé les autorités à abandonner les charges contre lui, alléguant qu’il a incité à « la haine tribale».

« Le gouvernement a engagé des poursuites contre notre collègue pour faire taire ses critiques, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Il a été arrêté et détenu sans aucune forme de procédure. Les charges retenues contre lui devraient être abandonnées immédiatement. »

Nadjikimo Benoudjita, directeur de publication de l'hebdomadaire Notre Temps, a été inculpé pour « incitation à la haine tribale » et a été libéré hier après-midi. Benoudjita a été arrêté dans la capitale N'Djamena tôt le vendredi matin par des hommes armés qui n'avaient pas de mandat.

Son arrestation est intervenue après qu'il a écrit un article accusant le Président Idriss Deby du Tchad d’avoir mené des assassinats ciblés sous l'ancien Président Hissen Habré, article publié la semaine dernière, dans Notre Temps. L'article dénonçait les meurtres sur la base de la l'appartenance ethnique des victimes et critiquait aussi le Président français Nicolas Sarkozy de soutenir le gouvernement de Deby dans cette ancienne colonie française.

Selon Benoudjita, une plainte pour diffamation a été déposée par l'organe de régulation des médias, le Haut Conseil de la Communication (HCC). L'accusation a été par la suite transformée en « diffamation, injure et incitation à la haine tribale ».

« Il est choquant que l'organe de régulation des médias n’a pas résolu le problème en interne, mais a jeté notre collègue en pâture aux lions, » a dit Baglo. « Nous demandons à la direction du HCC de retirer sa plainte et de veiller à ce que l'affaire soit jugée dans le tribunal des journalistes. »

Benoudjita, qui est aussi le Président de l’Association des Editeurs de la Presse Privée du Tchad, devra comparaître devant la justice dans quelques jours.

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