La FIJ appelle le Président kenyan à rejeter le projet de loi qui pourrait forcer les journalistes à révéler leurs sources

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd'hui le Président kenyan Mwai Kibaki à rejeter un projet de loi draconien sur les médias qui pourrait exiger des journalistes de révéler leurs sources devant un tribunal.

« La protection des sources confidentielles est une pierre angulaire de la liberté de la presse et sans elle, le journalisme d’investigation est impossible, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous condamnons cette dangereuse attaque de la liberté de la presse au Kenya et nous appelons le Président Mwai Kibaki à rejeter ce projet de loi draconien et le Parlement à retirer la clause contraignant les journalistes à révéler leurs sources confidentielles. »

Le 2 août, le Parlement kenyan a adopté un projet de loi sur la régulation des médias. La clause controversée dans le projet de loi dit : « Quand une nouvelle implique des parties anonymes qui ne sont pas révélées et ces dernières deviennent l’objet d'un conflit judiciaire quant à ce qui est dit, alors le directeur de publication sera obligé de révéler l'identité de la partie ou des parties visées ».

Après des mois de négociation entre le gouvernement et la communauté des médias pour rendre le projet de loi acceptable pour toutes les parties, cette clause a été introduite dans le projet de loi juste quelques moments avant le vote.

La loi attend maintenant la promulgation du Président de la République.

Les journalistes et autres professionnels des médias ont organisé hier une marche pacifique à Nairobi pour protester contre le projet de loi.

La FIJ soutient les protestations des journalistes kenyans. La FIJ et ses membres ont protesté dans de nombreux cas à travers le monde où les gouvernements ont essayé d’obliger les journalistes à révéler des sources confidentielles.

« Nous soutenons nos collègues au Kenya et croyons que sans protection légale des sources confidentielles des journalistes, il ne peut y avoir de véritable liberté de la presse, » a dit Baglo.


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