La FIJ appelle à la fin de l’intimidation de journalistes couvrant la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui les récents interrogatoires, menaces et harcèlements de journalistes couvrant les dépenses du gouvernement en Côte d’Ivoire.

Trois journalistes ont été interrogés ces trois derniers jours par la police criminelle, et reçu des menaces de mort par un député en relation avec des articles considérés comme diffamatoires à l’égard du Président et des membres du parti au pouvoir. Le député et la Première dame ont porté plainte pour diffamation contre le journal privé Le Rebond.

« Il y a des organes d’autorégulation des médias efficaces en Côte d’Ivoire où ce genre d’affaire auraient pu être résolus au lieu des tribunaux ou des commissariats de police, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous sommes outrés par ces longs interrogatoires qui durent plus de 10 heures et tentent de briser le moral des journalistes. »

De mardi à jeudi le directeur de publication Assoman N’Guetta, le rédacteur en chef Nando Dapa et le journaliste Laure Gozo du quotidien Le Rebond ont été entendus toute la journée par la police criminelle sur instruction du Procureur de la République pour « offense au Chef de l’Etat » en rapport avec deux récents articles.

L’un des articles dresse la liste et le montant de la fortune des « 38 milliardaires » du Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, qui a à sa tête, le Président de la République et son épouse. Les personnes listées seraient milliardaires lorsque leurs biens sont considérés dans la devise locale. L’autre article dit que le Président et le Premier Ministre ont « dilapidé » 9 milliards de Francs CFA (13 millions d’Euros) pour une cérémonie de destruction d’armes en août dernier.

Selon des sources de la FIJ, mercredi, le député William Atteby, un membre du FPI et l’un des prétendus milliardaires dans l’article de Le Rebond, est entré dans le bureau où les journalistes étaient interrogés et en présence de l’officier de police, a dit au rédacteur en chef Dapa auteur de l’article « même si la police vous laisse partir, je vais vous tuer ».

Aujourd’hui les journalistes ont été convoqués pour la quatrième fois cette semaine par la police criminelle.

Dans un autre cas le directeur de publication du quotidien Le Jour Plus, Coulibaly Seydou et le journaliste Alexis Noumé ont été entendus par la police criminelle mardi durant toute la journée pour un délit d'offense au Chef de l’Etat. Ces accusations viennent d’un article indiquant que des membres du parti au pouvoir sont l’objet d’une enquête de la CIA.

La FIJ a appelé le gouvernement à mettre fin aux harcèlements qui intimident les journalistes qui couvrent les dépenses du gouvernement dans le pays.

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