« Ces chiffres montrent que la crise de sécurité dans le journalisme est loin d'être achevée et qu’au contraire, il existe une réelle menace d’une nouvelle chasse aux professionnel.le.s des médias dans de nombreuses régions du monde », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger.
La guerre en Ukraine a tué 12 professionnel.le.s des médias, le bilan le plus élevé parmi les 21 pays qui enregistrent des incidents meurtriers. Mais le règne de la terreur des organisations criminelles au Mexique et l'effondrement de l'ordre public en Haïti ont également contribué à la recrudescence des meurtres, avec 11 et 7 cas répertoriés respectivement.
En Colombie, les journalistes sont confronté.e.s à un regain de violence, menaçant de faire à nouveau du pays une zone meurtrière pour les journalistes et les professionne.le.s des médias et brisant les perspectives de liberté des médias nées du règlement politique mettant fin à des décennies de guerre civile sanglante.
En Asie-Pacifique, le nouveau gouvernement philippin n'a pas suscité d’accalmie concernant les attaques meurtrières contre les journalistes avec quatre meurtres enregistrés au cours de la première année de la présidence de Ferdinand "Bongbong" Romualdez Marcos Jr, tandis que cinq journalistes ont perdu la vie dans la crise politique au Pakistan.
Le Moyen-Orient et le monde arabe ont vu le nombre de meurtres de professionnel.le.s des médias passer de trois l'an dernier à cinq cette année, dont l'assassinat en plein jour de la journaliste chevronnée d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh.
Quatre journalistes ont été tués au Tchad et en Somalie, faisant de l'Afrique la région enregistrant le plus faible nombre de décès parmi les cinq régions de la Killed List de la FIJ derrière les Amériques (30), l'Asie-Pacifique (16), l'Europe (13) et le Moyen-Orient et le monde arabe (5).
La FIJ renouvelle son appel à une plus grande protection des journalistes, avertissant que le fait de ne pas répondre aux menaces à la sécurité des journalistes risque de compromettre les régimes démocratiques qui ne bénéficient plus de la contribution du journalisme à l'information du public sur les questions d'intérêt général.
« La recrudescence des assassinats de journalistes et autres professionnel.le.s des médias est une grave source de préoccupation et une nouvelle sonnette d'alarme pour que les gouvernements du monde entier prennent des mesures pour défendre le journalisme, l'un des principaux piliers de la démocratie », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. « L'inaction ne fera qu'enhardir ceux qui cherchent à supprimer la libre circulation de l'information et à saper la capacité des citoyen.ne.s à demander des comptes à leurs dirigeant.e.s, notamment en veillant à ce que ceux et celles qui détiennent le pouvoir et l'influence ne fassent pas obstacle à des sociétés ouvertes et inclusives ».
Pour remédier au manque d'action et de volonté politique des gouvernements pour lutter contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes, la FIJ appelle au vote par les Nations Unies d’une Convention internationale dédiée à la protection des journalistes et des professionnels des médias.
Téléchargez la liste de la FIJ des journalistes tué.e.s e en 2022.
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