Pablo Isabel Hernández Rivera a été assassiné dimanche passé à Lempira, au Honduras. En plus d’être le directeur du projet de communication populaire « Radio Tenan », Hernández Rivera était le leader autochtone Lenca, dont dépendait la station de radio et depuis laquelle il a lancé la création de la Universidad Indígena y Pueblos. Il était également membre du réseau des défenseurs des droits humains.
Radio Tenan est un média critique qui dénonce les pratiques de corruption du maire de la commune, Efraín Guadalupe Muñoz. Les membres de cette radio affirment qu’au cours de l’année 2021, en raison de leurs déclarations critiques à l’encontre du gouvernement local, ils ont été victimes de menaces, de vols d’ordinateurs et de sabotage du matériel de transmission dans le but d’entraver leur travail.
Selon Carlos Ortíz, président de l’Association de la presse hondurienne, une organisation affiliée à la FIJ, « les meurtres de dirigeants, de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes ainsi que les féminicides, qui sont nombreux, sont simplement déclarés comme faisant l’objet d’une enquête et viennent ensuite s’ajouter aux taux d’impunité au Honduras ».
La Fédération internationale des journalistes condamne ce meurtre, qui témoigne de la vulnérabilité des journalistes travaillant sur des projets communautaires et autonomes. Bien que les circonstances et les mobiles du crime fassent encore l’objet d’une enquête, nous exigeons que les autorités mettent en place les mesures nécessaires pour que justice soit rendue pour la mort de Pablo Isabel Hernández Rivera, et nous demandons la protection de tous les collaborateurs de Radio Tenan.