Le bureau du procureur général du Michoacán a confirmé sur son compte twitter que le journaliste Armando Linares, directeur du site d’information local, avait été abattu hier après-midi à son domicile, dans le quartier de Carabanchel, à Zitácuaro. Le même communiqué indique que les procédures prévues par le protocole homologué contre les crimes envers la liberté d’expression sont en cours d’exécution. La nouvelle a également été confirmée par le média dont il était le directeur, qui a publié un message sur Facebook.
Linares était directeur de Monitor Michoacán, un site qui couvrait les actualités de la région, et avait été victime de menaces à plusieurs occasions. Il y a tout juste six semaines, Roberto Toledo, collaborateur du site, avait également été assassiné. M. Linares avait annoncé la mort de son collègue dans une vidéo publiée sur Facebook, dans laquelle il déclarait : « Aujourd’hui enfin, les menaces ont été mises à exécution et l’un de nos collègues a perdu la vie sous les coups de trois personnes, qui l’ont abattu de manière ignoble, lâchement ». L’enquête concernant son meurtre n’a toujours pas avancé.
Selon les médias locaux, M. Linares aurait été inscrit dans le mécanisme de protection des journalistes pendant une courte période, mais il s’en serait retiré après quelques semaines. Linares López et son collègue Joel Vera, également directeur du média, ont signalé des menaces depuis 2019 et ont accusé le procureur général de l’État, Adrián López Solís, ainsi qu’un ancien procureur régional de Zitácuaro, de commettre des actes de corruption et d’intimidation.
Le Syndicat national des reporters de presse (SNRP) s’est exprimé quant à ce nouveau meurtre : « Notre collègue Armando Linares López a été retrouvé mort aujourd’hui et, une fois de plus, nous pouvons constater la facilité avec laquelle il est possible de tuer des journalistes au Mexique. Le SNRP déplore ce nouveau meurtre et exhorte les autorités aux trois niveaux à rechercher et à trouver les auteurs et les commanditaires ».
La Fédération internationale des journalistes demande une fois de plus qu’une enquête soit immédiatement ouverte afin de trouver les responsables des meurtres d’Armando Linares et de Roberto Toledo. Pour ce faire, il est essentiel que le protocole homologué contre les crimes envers la liberté d’expression soit appliqué dans les deux cas et que les menaces reçues par ces journalistes et leurs collègues de Monitor Michoacán, qui sont censés recevoir une protection efficace et urgente, fassent l’objet d’une enquête approfondie. Le niveau élevé de violence dont sont victimes les journalistes au Mexique, souvent issus des médias locaux et communautaires, représente une atteinte à la liberté d’expression et au droit de ces populations à être informées, ce qui met en danger la sécurité des citoyens et le système démocratique. Cette situation ne peut être prise à la légère et les autorités de tous niveaux doivent intervenir de toute urgence pour éviter que la situation ne s’aggrave.