En 2021 et 2022, un internaute avait utilisé plusieurs pseudonymes pour dénigrer, insulter puis menacer de mort une journaliste de franceinfo.fr (via la partie "commentaires" de la plate-forme).
A la suite d'une plainte déposée par la journaliste, l'agresseur a été identifié puis mis en examen. L’homme de 64 ans, domicilié dans le Pas-de-Calais, était jugé le 17 janvier dernier par le tribunal correctionnel de Béthune. L'entreprise France Télévisions et le Syndicat National des Journalistes s'étaient constitués partie civile.
Au cours de l'audience, le prévenu a reconnu les faits, indiquant avoir "pris conscience de la gravité de ces propos, et les regretter". La journaliste a raconté avec courage à la barre ce qu'elle avait subi pendant plusieurs semaines, et les conséquences physiques et psychologiques de cette violence.
Un représentant du SNJ a rappelé que l'internaute avait agi ainsi parce que certains articles de franceinfo.fr lui avaient déplu, et qu'il voulait "faire taire" cette journaliste. Il s'agissait donc d'une attaque contre la liberté de la presse et l'ensemble de la profession.
Le tribunal a déclaré l'homme coupable d'avoir menacé de mort et harcelé la journaliste. Il l'a condamné à 5 mois de prison avec sursis, 2 ans d'inéligibilité, et au versement de plusieurs indemnités (dont 1 euro symbolique au SNJ), pour un total de 2300€.
Le SNJ “salue la force et la détermination” de la journaliste ainsi que le travail des avocats de France Télévisions et du syndicat.
Le harcèlement en ligne est un grave fléau qui frappe brutalement des centaines de journalistes chaque année. La FIJ a largement documenté ce phénomène, particulièrement violent à l'égard des femmes, et exhorté les médias à prendre la mesure du danger encouru par les victimes de harcèlement en ligne.
La FIJ se joint au SNJ pour demander à France Télévisions de consolider son dispositif de lutte contre le cyber-harcèlement, notamment son guide pratique, et de le faire connaître à l'ensemble de ses équipes.
Le SNJ appelle l'ensemble des entreprises de presse à se doter au plus vite de protocoles efficaces pour prévenir le harcèlement en ligne, mais aussi pour protéger et assister leurs salariés victimes de tels agissements.