Adlène Mellah, directeur des sites d'information Dzair Presse et Algérie Direct a été arrêté le 22 octobre, pendant la Journée nationale de la presse en Algérie, et accusé d’ « outrage aux institutions, enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentenement, et atteinte à la vie privée". Le journaliste avait écrit des articles impliquant le groupe de média Ennahar, le préfet d'Alger Abdelkader Zoukh et l'entreprise de télécommunication Condor. Les trois intéressés ont déposé plainte contre lui. La famille du journaliste s'inquiète pour son état de santé préoccupant.
Le 23 octobre, Abdou Semmar, rédacteur en chef du site d'information Algérie Part et le journaliste Merouane Boudiab ont été à leur tour arrêtés. Leur procès en diffamation et atteinte à la vie privée est prévu pour le 8 novembre. Ils sont accusés par Anis Rahmani, PDG du groupe de médias Ennahar, et le préfet d'Alger d'avoir publié des informations postées sur la page facebook de l’activiste Amir DZ. Cette page, qui compte 2 millions d’abonnés, diffuse des accusations de corruption à l'encontre de dirigeants algériens et monnaie son silence. Les deux journalistes ont été relaxés le 9 novembre.
Le 31 octobre, IIyes Hadibi, directeur du site d'information Aljazair24, a été arrêté et placé en détention provisoire, accusé de "diffusion d'informations personnelles sur des pages Facebook". Son confrère Abdelkrim Zeghileche, directeur de la webradio Sarbacane et farouche opposant à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, est également arrêté pour "injures, diffamation et menaces" à l'encontre du président d'une association.
" Cette vague d'arrestation est particulièrement préoccupante dans un contexte pré-électoral", a indiqué Philippe Leruth, président de la FIJ. " Nul ne peut être incarcéré, ni intimidé parce qu'il ou elle fait son travail de journaliste. Nous engageons le gouvernement algérien à assurer la sécurité de nos confrères et consoeurs sur le terrain et à renforcer les garanties en matière de liberté de la presse dans le pays".
La FIJ rappelle que la loi algérienne sur les médias de 2012 proscrit toute arrestation de journaliste. Elle regrette que le pays demeure l’un des seuls de la région à ne pas être doté d'un syndicat de journalistes, toute tentative de créer une instance indépendante s’étant soldée par un échec devant la pression des autorités.