Notre confrère n’avait pas obtenu le renouvellement de son accréditation et n’avait plus de titre de séjour depuis fin février. Au mois de mars, déjà, un envoyé spécial de l’agence Reuters avait été expulsé, sans plus d’explication.
Les journalistes algériens des médias audiovisuels publics quant à eux rapportent les plus grandes difficultés dans la couverture des manifestations, dénonçant la censure et des pressions de leur hiérarchie.
Cette expulsion intervient alors que l’Algérie vit un moment historique. Elle est en proie à un mouvement de contestation populaire sans précédent contre le « système » en place depuis l’indépendance en 1962 – mouvement qui a abouti, le 2 avril, à la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
La direction de l’AFP a jugé « inacceptable » l’expulsion de son salarié. « En nous privant de chef de poste sur place, cette décision porte gravement atteinte à notre dispositif, qui vise à assurer une couverture exhaustive et rigoureuse des événements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie », a déclaré Fabrice Fries, le président-directeur général.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères français a « regretté » cette décision et rappelé l’« attachement » de la France « à la liberté de la presse et à la protection des journalistes partout dans le monde ».
La FIJ pour sa part dénonce avec force les entraves au légitime travail d’information des journalistes étrangers et algériens en Algérie.